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Certificats et labels, un casse-tête chinois ?

Ils sont partout et le secteur de la construction ne fait pas exception : les certificats et labels garantissant la qualité d’un produit, d’un service ou d’une entreprise.


Si le principe est louable (impossible de passer au crible chaque produit que nous achetons), ces logos en tout genre sont si nombreux qu’il devient parfois difficile de s’y retrouver.


Notre équipe vous livre quelques clés de lecture, parce qu’un consommateur averti en vaut deux !


Certificat vs. label


Bien qu’elle puisse sembler floue en pratique, la distinction entre certificat et label permet de mieux comprendre les enjeux liés à leur obtention et de porter sur eux un regard plus critique.


Pour commencer, la certification émane d'un organisme agréé et indépendant et est encadrée par la loi. Il indique qu’un produit est conforme à la règlementation en vigueur, ou le cas échéant aux spécifications techniques prescrites par un organisme agréé. C’est une démarche assez spécifique puisqu’elle vise généralement une ou plusieurs caractéristiques bien précises.


Les ETA (Evaluation Technique Européenne) et les ATG (Agrément Technique), par exemple, sont délivrés par l’UBAtc (l’organisme d’évaluation technique belge) et évaluent les performances et/ou l’aptitude à l’emploi de produits innovants.


Un exemple d’ATG concerne l’aptitude à l’emploi d’un panneau d’isolation souple comme remplissage complet ou partiel de murs creux, prenant en compte le processus de fabrication, la mise en œuvre et les performances du produit, notamment thermiques.


Un label garantit plutôt un niveau de qualité supérieur, ou touche à un domaine non règlementé. L’évaluation suit un cahier des charges qui peut avoir été établi par un organisme public ou privé.


Le label FSC (Forest Stewardship Council) garantit par exemple que le bois est issu de forêts gérées durablement et dans des conditions d’exploitation socio-économiques acceptables.


Démarche volontaire ou obligatoire ?


L’évaluation d’un produit n’est pas toujours volontaire pour le fabricant. Le marquage CE et la déclaration de performance, par exemple, sont un passeport obligatoire pour tout produit couvert par une norme harmonisée au sein de l'UE.


Selon qu’il résulte d’une démarche volontaire ou obligatoire, nous porterons un regard différent sur un label ou certificat et lui accorderons plus ou moins de crédibilité.


Il va de soi qu’une entreprise qui a le choix optera toujours pour un label qui saura mettre en valeur ses qualités sans trop accentuer ses défauts. Par contre, un label volontaire sera souvent plus exigeant qu’une certification obligatoire garantissant un niveau d'exigence minimal.


De la matière au bâtiment


Dans la construction, il y a les labels sur les matériaux et il y a les labels sur les bâtiments.


Le label Produit Biosourcé met en avant les matériaux faits de matières premières biosourcées. Le label BREEAM, quant à lui, renseigne la performance environnementale d’un bâtiment sur toute sa durée de vie, de sa construction à sa déconstruction, en passant par son occupation.


De l’isolant biosourcé au bâtiment classé BREEAM Outstanding, pourtant, il n’y a qu’un pas. Un des critères BREEAM vise justement le choix de matériaux durables. La boucle est bouclée !


Un produit sans label n’est pas un mauvais produit


Obtenir un label implique un effort administratif, humain et financier (constitution et suivi du dossier, tests en laboratoires, audits de production, …).


Les petits producteurs ne peuvent pas toujours s’offrir ce type de démarches et cela ne veut pas dire que leur produit n’est pas qualitatif ou performant. Cette nuance est d’autant plus importante en matière d’écologie, où l’innovation et le développement de nouvelles filières sont essentiels.


Reste que certains projets et certaines clientèles exigent de travailler avec des labels. Dans le secteur public, il est de moins en moins rare de voir un label imposé dans le cahier des charges, ce qui, il faut le reconnaître, a le mérite d’enclencher le changement même chez les "plus grands".


Auto-certification vs. contrôle externe


Gardons à l'esprit que, dans certains cas, c’est le producteur qui évalue son produit et en garantit la conformité. Des contrôles externes existent mais ne conditionnent pas nécessairement l’affichage du logo et/ou ne concernent pas l’ensemble des éléments visés par l’évaluation.


Dans le cadre du marquage CE, par exemple, le producteur déclare des performances conformes à la règlementation en vigueur et garantit par ce biais le maintien des performances déclarées.


L’organisme de certification allemand DIN CERTCO prévoit un logo pour les producteurs qui déclarent de façon indépendante que leurs produits sont conformes aux normes DIN.


Quel label pour mon projet ?


Il existe autant de points de vue sur un produit qu’il existe de certificats et de labels sur le marché. Tout dépend de ce que l’on cherche.


Un bâtiment peut obtenir un excellent score à l’évaluation Well Building Standard (qualité de conception et d’exploitation en matière de santé et de bien-être pour les utilisateurs) et ne pas rencontrer les critères de circularité défendus par un label tel que Cradle-to-Cradle.


A cet égard, il est utile d’identifier les labels pertinents pour un projet avant d’entamer celui-ci. Tout dépend en effet des valeurs que l’on souhaite honorer à travers son projet : matériaux biosourcés, locaux, recyclés, sains… ? On oriente ainsi mieux sa recherche et on gagne du temps !


A vos projets et, surtout, gardez l’esprit ouvert ! 😉



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